18 nov. 2015

"Deathless Days" - Lucas Legendre


Deathless Days Lucas Legendre - La Bourdonnaye


Chez : Editions La Bourdonnaye ; Collection Imaginaires (mai 2015)

Genre : Roman biblique ; Thriller ; Roman Satyrique
Selon nous : A partir de 13 ans.

Résumé : "D., alias Azraël, est l’archange de la mort. Son job, c’est de séparer l’âme du corps des humains pour leur permettre de rejoindre l’au-delà, au moyen de sa faux. Jusqu’au jour où un mystérieux voleur la lui pique, alors qu’il est encore certainement trop occupé à cuver pour faire attention à ses affaires.Gros problème : sans la Faux, les hommes ne peuvent plus mourir. Et, faute de mieux, des hordes de Deathless, des Sans-Mort, âmes errantes enchaînées à leur corps, sont acheminées jusqu’en enfer. D. est super mal et passe un mauvais quart d’heure au conseil des archanges. Car sans être totalement rabat-joie, Dieu n’est pas non plus le roi de la déconne, à qui on peut expliquer tout de go un truc pareil. De toute façon pas la peine de lui expliquer, il sait déjà tout, non ?Il sait, par exemple, que dans sept jours les Deathless seront trop nombreux pour être tous contenus sous terre et que, si les négociations entre anges et démons tournent court, le paradis déclarera la guerre à l’enfer. Sept jours durant lesquels D., condamné à mort en cas d’échec, tentera par tous les moyens de retrouver celui qui a volé sa faux et de comprendre la raison d’un tel acte. Sept jours avant qu’il ne soit trop tard, avant que l’équilibre du monde ne vole en éclats et que l’humanité entière ne passe aux mains de Satan. On dit qu’il vaut mieux s’adresser à Dieu qu’à ses saints, mais là, pas sûr…"






MON AVIS

Anaëlle★★★★☆
Au départ, ce livre m'avait attiré par sa couverture, que je trouvais très originale. Puis, le résumé m'avait à son tour séduit. e trouvais que le ton était donné : ce livre prenait pour point de départ Dieu, et ce qui est sacré, et allait le désacraliser, avec humour. Et ce livre a tenu ses promesses. 

Quand j'ai commencé le roman, j'ai eu du mal à comprendre dans quelle direction il allait, car la scène d'ouverture ne présente pas les personnages principaux, et est assez énigmatique. Cependant, lorsque l'on rencontre D., alias Azraël, on est tout de suite séduit. Pour ma part, j'ai adoré le côté atypique du personnage : on s'attendrait de la part d'un archange, à du sérieux, et de la piété, et pourtant D. est tout l'inverse. Il est drôle, loufoque, contestataire, et malin. Dans son périple pour retrouver la faux, il est accompagné de personnages tout aussi drôles et attachants : Othias, l'apprentie Ange de la Mort, ou encore Aztaroth le Démon. Chacun à leur manière, ils apportent un plus à l'histoire, et on a vite l'impression d'être parti à l'aventure avec une bande de copain. 

J'ai vraiment adoré le second degré du roman. Certaines scènes sont magiques, comme celles où Satan se permet de se lancer dans un spectacle disco, ou encore de prendre le thé avec Dieu. 
Le Monde Divin est bien construit : la hiérarchie et les castes nous sont bien expliquées, ainsi que les rôles des Anges et des Archanges, et la relation qu'ils entretiennent avec les humains. 

Cela dit, derrière l'humour se cache tout une réflexion sur la place de la religion chez l'Homme, et sur Terre. Au début, je trouvais cela parfois difficile à suivre, mais finalement les choses se mettent en place, et cette réflexion devient même nécessaire à l'intrigue.

L'écriture est parfois un peu tarabiscotée, mais elle n'est pas désagréable du tout. J'ai pris mon temps pour le lire, et j'ai vraiment apprécié. En le refermant, j'ai vraiment eu l'impression de dire au revoir à des copains. 



"Le Combat d'Hiver" - Jean-Claude Mourlevat





Editions Gallimard ; Collection Pôle Fiction (2010)

Genre : Roman, Dystopie, Aventure, Littérature Jeunesse
Selon nous : A partir de 12 ans.

Résumé : « Le combat d'hiver est celui de quatre adolescents, évadés de leur orphelinat-prison, pour reprendre la lutte perdue par leurs parents, quinze ans plus tôt.
Ont-ils la moindre chance d'échapper aux terribles "hommes-chiens" lancés à leur poursuite dans les montagnes glacées? Pourront-ils compter sur l'aide généreuse du "peuple-cheval"? Survivront-ils à la barbarie des jeux du cirque réinventés par la Phalange?
Leur combat, hymne grandiose au courage et à la liberté, est de ceux qu'on dit perdus d'avance. Et pourtant… »







MON AVIS

Amandine : ★★★★★
Ma découverte du Combat d’Hiver remonte à longtemps ; je l’ai lu étant plus jeune. Mais le livre n’était pas en ma possession et, naturellement, je l’ai rendu… en oubliant le titre… et l’auteur! Je l’ai cherché pendant des années. Puis, il y a quelques mois, je suis tombée dessus par hasard. J’ai hésité avant de le relire car je ne voulais pas être déçue ; mes visions avaient-elles changées, en grandissant ? C’est au Salon du Livre (« Le Livre sur la Place ») de Nancy que j’ai rencontré l’auteur, Jean-Claude Mourlevat, et que je me suis décidée à renouer les liens avec cette merveilleuse aventure.
Dès le début du roman, l’ambiance est sinistre et un personnage principal nous annonce son profond mal-être. Les surveillants de l’internat et les professeurs sont décrits de manière grotesque, lugubre voire déstabilisante et représentent une figure autoritaire très stricte. Le lecteur comprend alors qu’il s’est engagé dans une lecture malaisée.
Le monde tranquille et monotone des adolescents bascule le jour où Helen sort de l’orphelinat accompagnée de son amie Milena afin de rencontrer sa « consoleuse ». Ce soir-là, Milena ne rentre pas et les conséquences sont dévastatrices.
J’apprécie l’idée des « consoleuses » ; cela nous offre un chaleureux contraste avec l’ambiance globale de l’entrée du roman. Aussi, l’auteur fait preuve d’une grande extravagance en créant les « hommes-chiens ». Ce sont des personnages que j’ai eu du mal à imaginer !
Le terme « Résistance », souvent utilisé et le système draconien de l’orphelinat, font inévitablement penser au régime nazi de la Seconde Guerre Mondiale. La violence et les injustices n’épargnent personne.
A travers le personnage de Milena, Jean-Claude Mourlevat veut sans doute rendre hommage à la culture. Il confronte la guerre et la cruauté à la musique, en particulier à la voix d’une femme. Aussi, il semble vouloir dénoncer certains comportements humains en renforçant l’animalité des « camps d’entraînements ».
Personnellement, j’ai trouvé que la fin est un peu trop injuste pour certains personnages, cela symboliserait-il les injustices du Monde ?
Néanmoins, Le Combat d’Hiver est une magnifique lutte contre un régime totalitaire, allégorie d’un passage de notre propre Histoire.
Je suis tombée sous le charme de ce roman, pour la seconde fois.