1 févr. 2018

"Petits mensonges et conséquences" - Anyta Sunday

Chez : MxM Bookmark (2016)
Genre : Contemporain ; Romance
Selon nous : A partir de 15 ans

Résumé : "Sam, est franchement flippé. Il va avoir 30 ans dans trois semaines et quand il réfléchit à ce qu'il a fait de sa vie, le constat est sans appel : rien de très excitant. Mais eh, il lui reste trois semaines non ? Peut-être a-t-il encore le temps de cocher un maximum des objectifs de sa liste de chose à faire à 20 ans. Pour l'aider, il peut compter par son voisin et ami de longue date : Luke. Luke qui a fait son coming-out à tout le monde... sauf Sam. Et si on rajoute le (faux) coming-out de son fils adolescent, Jeremy, cela donne une situation pour le moins... compliquée.


Sam, Luke, et Jérémy. Trois garçons qui partagent un passé, et un futur en commun... enfin, s'ils arrivent à régler leurs problèmes d'abord, bien évidemment."













Anaëlle : ★★★☆
Je commence doucement à être une habituée des romances de MxM Bookmark, et comme pour mes lectures précédentes, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire celle-ci. 

Ce roman reprend les codes d'une romance classique, avec les phases de découverte, de doutes, de quiproquo, de drame, que chaque histoire d'amour impose. L'histoire est construite autour de la liste de choses à faire avant son anniversaire que Sam, bientôt 30 ans, a écrit. Cette liste est bien sûr est un prétexte au rapprochement avec son voisin Luke, mais elle permet également de créer toutes sortes de situations incongrues, et plutôt drôles

J'ai aimé la relation des personnages principaux, qui est simple, et saine. Ils sont longuement amis avant de basculer dans la romance, et c'est appréciable, car c'est pour moi plus vraisemblable que les situations de coup de foudre qui reviennent souvent dans les romances ! J'ai aussi apprécié le fait que leurs histoires personnelles et individuelles soient simples : elles ne sont pas chargées de drames, d’événements tragiques ou traumatiques, quasi impossibles à surmonter. Leurs récits de vie sont paisibles, et j'ai aimé cette absence de dramatisme, parfois too much

J'ai également aimé la présence du fils de Sam, Jérémy. En effet, celui-ci est adolescent, et vit sa propre histoire, en parallèle de celle de son père. Je trouve important de le préciser, car il arrive souvent que les enfants ne soient présents seulement comme éléments de décor, avec pour but de donner un côté attendrissant et familiale à l'histoire et à la relation des deux adultes. Si ici, Jérémy remplit également cette fonction, son rôle va plus loin : il vit sa vie, grandit, et intervient à sa façon dont la vie amoureuse de son père. 

Avec la récente puberté du jeune homme, le roman aborde une thématique peu exploité dans les romances : la contraception, et la protection. Je trouvais importer de le souligner, et de saluer l'initiative, car d'habitude, les personnages passent complètement outre, d'autant plus lorsqu'ils s'agit de deux hommes et qu'aucun risque de grossesse n'est possible. Ici, au delà de faire la morale à l'adolescents, les deux adultes prennent également la chose à cœur pour eux-mêmes, et c'est important. 

Le style de l'auteur ne présente pas de spécificité particulière, il est agréable à lire malgré la présence de quelques phrases un peu faciles, et déjà vues, qui m'ont légèrement fait tiquer. (On peut toutefois attribuer cela au fait que ce roman reprenne les codes classiques des romances. Certains lieux communs sont inévitables.) Le style reste donc malgré tout très efficace, et la lecture est fluide.

Pour conclure, cette romance ne présente pas de surprise particulière, mais ce n'est pas ce qu'on lui demande, et elle remplit entièrement son rôle : elle propose une histoire légère, douce, avec des personnages attachants et drôles, c'est un roman doudou sans drame, où même la souffrance est douce. 

31 janv. 2018

"Wonder", Raquel Jaramillo Palacio


Editions Pocket Jeunesse (2017)

Genre : Jeunesse

Selon nous : A partir de 10 ans


Résumé :

"Je m'appelle August. Je ne me décrirai pas. Quoi que vous imaginiez, c'est sans doute pire."

Né avec une malformation faciale, August, dix ans, n'est jamais allé à l'école. Aujourd'hui, pour la première fois, ses parents l'envoient au collège... Pourra-t-il convaincre les élèves qu'il est comme eux ?









NOS AVIS



Cet article est un peu particulier. Il est composé de mon avis personnel du livre Wonder et de l'avis d'une lectrice et utilisatrice du forum Livraddict : n'hésitez pas à consulter son blog : Le Prisme

Nous avons décidé de réaliser une lecture commune et notre choix s'est tourné vers Wonder

Amandine :  ★★★★★

J'ai pris connaissance de ce livre grâce à la bande annonce du film qui est actuellement au cinéma. Également, c'est un livre qui a rencontré beaucoup de succès ces derniers temps. 

Dès les premières pages, je me suis sentie à l'aise avec la plume de l'auteur et les personnages. J’apprécie beaucoup l'utilisation de la première personne et je pense que pour une histoire comme celle-ci, c'est très important. En effet, le lecteur est directement plongé dans la vie d'un jeune garçon porteur de handicap. On ressent alors ses moindres émotions, on partage son quotidien, on évolue avec lui, de jour en jour.     

Au début, ce livre m'a rendu triste. Et bizarrement durant toute la durée de ma lecture j'avais peur. Je redoutais une fin terrible et j'essayai de m'y préparer . 

Wonder est un roman qui aborde et mélange de nombreux thèmes. On découvre l'intolérance,  parfois la méchanceté et le harcèlement dont peut être victime August. 
A certains moments c'est une lecture que j'ai trouvé difficile. La phrase qui figure sur la quatrième de couverture prend alors tout son sens : 


Wonder est un livre superbe. J'ai été émue aux larmes à plusieurs reprises. C'est un bel ouvrage sur l'humanité et la différence. Wonder nous fait apprécier les pouvoir de l'amitié, de l'amour et de la solidarité. En lisant on se sent parfois triste, parfois révolté mais surtout, l'histoire d'August nous redonne espoir. Wonder est un magnifique cocktail de sentiments profondément humains, et ça fait du bien !


Le Prisme : ★★★★★


Hey!
Je l'ai enfin lu: "Wonder" de R.J Palacio.


Il s'agit ici d'une lecture commune avec  Ysnay du blog Oxymore originel. Vous aurez son avis un peu plus bas, le lien de son blog aussi.


"Je m'appelle August.


Je ne me décrirai pas.


Quoi que vous imaginiez, c'est sans doute pire."


On s'était dit avec Ysnay, que pour une première lecture ensemble ça serait pas mal; un bestseller qui nous tardait de lire toutes les deux, et qui allait, en plus, sortir au cinéma.
Enfin bref, on s'est lancé.


Et pour ma part, j'ai A-DO-RÉ du début à la fin, Auggie est un personnage très mignon qui surmonte sa malformation avec bravoure, même si comme tout être humain il a des hauts et des bas.
J'ai beaucoup aimé sa manière de dédramatiser sa maladie, notamment avec de l'autodérision; il sait ce qu'il a  et ça ne l'affecte pas plus: il est ce qu'il est, point à la ligne.


Son train-train quotidien nous happe et l'on veut toujours en savoir plus; parce que non seulement Auggie est "différent", mais c'est aussi sa première rentrée à l'école, au collège en plus!


Au début, j'ai été un peu rebutée lorsque l'on a changé de point de vue, dans ma tête c'était "Non, Auggie! Rendez-moi les pensées d'Auggie!", il n'empêche que ça ajoute une autre dimension au livre et que c'est très plaisant.


En résumé: un livre tout mignon, bourré de sarcasme et d'humour, avec un des personnages les plus courageux. Ce livre nous apprend tant de choses, la tolérance en est un des exemples les plus évident. Après ma lecture, j'en suis ressortie toute chose.



28 janv. 2018

"Au Revoir Là-Haut" - Pierre Lemaitre

Chez : Le Livre de Poche (2015) 
Genre : Contemporain ; Roman Historique
Selon nous : A partir de 15 ans

Résumé : "Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Edouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus d'eux. Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants. Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu. Edouard, artiste flamboyant mais brisé, est écrasé par son histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l'exclusion. Refusant de céder à l'amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d'une audace inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence. Bien au-delà de la vengeance et de la revanche de deux hommes détruits par une guerre vaine et barbare, Au revoir là-haut est l'histoire caustique et tragique d’un défi à la société, à l'État, à la famille, à la morale patriotique responsables de leur enfer."














Anaëlle : ★★★★☆
Il faut bien l'admettre, je me suis laissée séduire par l'engouement général autour de ce roman, provoqué notamment par la sortie récente de son adaptation cinématographique. L'esthétique du film m'attirait énormément, mais j'avais toutefois envie de lire d'abord le roman dont il est tiré. C'est également le premier prix Goncourt que je lis ! 

A travers le récit de deux jeunes hommes rescapés de la Première Guerre Mondiale, Au Revoir Là-Haut aborde tout un tas de problématiques. Il faut cependant préciser que ce roman n'est pas un récit de guerre. En effet, celle-ci n'est pas le centre de l'histoire, l'intrigue se place dans un contexte d'après-guerre, dans un pays vainqueur, mais dévasté. Ainsi, sans être réellement présente, la Guerre est malgré tout, partout. Dans les cauchemars, dans les difficultés quotidiennes, dans la pauvreté, dans les opportunités, dans le business ... A travers ma lecture, j'ai réalisé que je n'avais, personnellement, jamais réfléchi au fait qu'après la Guerre Mondiale terminait, une autre guerre commençait pour les survivants, vaincus comme vainqueur. 

J'ai aimé le fait que le roman aborde certaines thématiques sociales, ou sociétales : la façon dont les gueules cassées, pourtant héros de guerre, sont mis à l'écart de la société, ou encore la façon dont les dégâts de la guerre ouvrent de la porte à de nombreux business en tout genre, comme la construction de monuments aux morts, de cimetières, la revente d'objets de défunts, etc ... Le marché du deuil, et de la mort, est véritablement lucratif, et l'auteur nous présente avec lucidité et cynisme des personnages prêts à saisir ces opportunités pour faire du profit, ou tout simplement pour survivre

Les personnages, justement, peuvent être tout aussi attachants que d'autres peuvent être détestables. Les deux personnages principaux, Albert et Edouard, sont émouvants, chacun à leur façon, et la relation qui les unit est à mes yeux, criante de réalisme, entre affection sincère, et imperfections. Ce roman puise également sa force dans la pertinence des personnages secondaires : le Général qui persécute Albert, la sœur et le père d'Edouard, chacun à leur façon donne de la profondeur au récit. J'ai particulièrement aimé la façon dont l'auteur traite les relations humaines entre chacun des personnages

J'ai personnellement beaucoup adhéré au style d'écriture du roman. Il se lit très facilement, et l'écriture est belle sans être lourde. Certains trouvent des longueurs au récit, et je peux le comprendre, mais ces passages longuets sont très - à mon sens - plutôt rares, et courts, il suffit de sauter quelques lignes pour revenir à l'action du roman. Par dessous tout, ce que j'ai aimé dans la façon d'écrire de l'auteur, c'est qu'il parvient à raconter une histoire que je trouve - avec le recul - particulièrement triste, sans pour autant rendre la lecture larmoyante. Au contraire, la tristesse de l'histoire ne m'est apparue qu'une fois le livre refermé, et le ton sarcastique de l'auteur m'aura fait sourire plus d'une fois durant ma lecture. 

C'est un excellent roman qui, je trouve, mérite son succès. 


"Voilà, pensa Edouard, vous donnez à un médecin militaire 
un type dont la trombine a été totalement écrabouillée par 
d'autres militaires, et il vous restitue un gnome tout à fait présentable."

- Edouard, à propos de la chirurgie réparatrice. 
Au Revoir Là-Haut, Pierre Lemaitre. 



14 janv. 2018

"Histoire de la Violence" - Edouard Louis

Chez : Le Seuil (2016) 
Genre : Contemporain ; Témoignage romancé 
Selon nous : A partir de 16 ans

Résumé : "J'ai rencontré Reda le soir de Noël 2012, alors que je rentrais chez moi après un repas avec des amis, vers quatre heures du matin. Il m'a abordé dans la rue et j'ai fini par lui proposer de monter dans mon studio. Ensuite, il m'a raconté l'histoire de son enfance et celle de l'arrivée de son père en France, son père qui avait fui l'Algérie. Vers six heures du matin, il a pris plusieurs de mes affaires, il a sorti un revolver et il a dit qu'il allait me tuer. Il m'a insulté, frappé, violé. Le lendemain les démarches médicales, policières et judiciaires ont commencé, qui, plus qu'elles ne réparent la violence, la prolongent et l'aggravent."
















Anaëlle : ★★★★☆
Ce roman est le deuxième de l'écrivain Edouard Louis. J'ai lu le premier En finir avec Eddy Bellegueule il y a quelques années, et j'avais été profondément marquée par son écriture, et son récit. C'était un roman brutal, objet de nombreuses polémiques à l'époque.

Ce roman ne fait pas exception. Ici, Edouard Louis raconte une nuit de drame, partagée entre moments de tendresse, et moments d'horreur. Il retrace l'histoire de cette nuit de Noël, où il fut agressé, violé, dans son propre appartement, ainsi que les jours pénibles qui suivirent. L'auteur aborde ces thématiques pénibles à travers une construction originale, et puissante : l'histoire est racontée par sa sœur, tandis que le personnage d'Edouard Louis l'écoute raconter les faits à son mari, caché derrière une porte. Son récit est ponctué par les interventions d'Edouard Louis lui-même.

Je peux sans aucun doute dire que j'ai aimé ce livre à bien des égards.
Si le livre semble être écrit comme une tentative de résilience, Edouard Louis propose une véritable analyse des événements, de l'agression, et de son traumatisme, et pose un regard à la fois lucide et personnel.

La combinaison des récits du narrateur et de sa sœur offre différents points de vue sur ce qui s'est passé, et cela nous permet de relativiser nous-même le récit. Les deux narrateurs se contredisent parfois l'un l'autre, et cela nous rappelle que la parole de l'un comme de l'autre est subjective, et qu'il n'y a pas de vérité absolue. Leur enfance est évoquée, ainsi que celle de l'agresseur d'Edouard Louis.

L'auteur tente de proposer une explication à cette violence, en cherchant des réponses dans le parcours de son agresseur. Il aborde les thématiques de l'émigration, du racisme, ou encore de la misère. Dans son premier roman, déjà, on trouvait l'aspect sociologique de son analyse, que j'ai retrouvé avec plaisir ici.

Certains ont été gênés par l'aspect nombriliste du récit, tant sur le fond que sur la forme. On a beaucoup reproché à Edouard Louis de se "regarder écrire", de "s'écouter parler". J'admets volontiers que le narrateur/auteur peut parfois sembler égocentrique, ou ingrat, mais cela ne m'a pas dérangé pour plusieurs raisons. D'une part, je considère que l'auteur/narrateur est un être humain, et qu'au vu du caractère autobiographique du roman, c'est à nous de relativiser ses propos, et de ne pas se fier aveuglément à un narrateur subjectif, notamment lorsqu'il parle de sa famille. Il est également plutôt cohérent d'imaginer que comme chacun, il a ses défauts.

Pour résumer, ce roman m'a énormément touché. J'ai été très admirative de sa capacité à prendre du recul sur les événements, et j'ai été totalement happée par son écriture, toujours aussi parlante, et poignante.

9 déc. 2017

"Sur les traces du Corbeau, Au sang de nos liens -Tome 1", Zoé Reed

Editions MxMBookmark (2017)

Genre : Fantasy, Romance F/F

Selon nous : A partir de 16 ans

Résumé :


« Dans un monde appauvri par la guerre, Kiena a permis à sa mère et son frère de survivre en devenant l'une des meilleures chasseuses du royaume. Lorsqu'un ami d'enfance à présent dans la garde royale la recommande au roi pour traquer une princesse fugitive, elle est entrainée contre son gré dans une dangereuse quête. Trouver la princesse est simple. Avoir le royaume entre ses mains et décider de son sort, tout en étant plongé dans un violent conflit sentimental, l'est beaucoup moins... »







MON AVIS :

Amandine ★★★★☆

Pendant longtemps j'ai voulu lire un roman des Editions MxmBookmark. Au sang de nos liens est donc ma première découverte. C'est tout d'abord parce que c'est une romance lesbienne que j'ai choisi ce titre. J'ai également un coup de foudre pour la couverture que je trouve superbe. Et enfin, l'histoire fantasy qui m'a paru assez basique à la lecture du résumé m'a beaucoup plu, malgré tout. Une belle liste d'ingrédients pour une bonne lecture ! 

Les premières pages m'ont embarqué mais au fur et à mesure que j'avançais, je perdais mon enthousiasme. Il m'a semblé que quelques passages étaient longs, avec beaucoup de répétitions. La relation entre Kiena et Ava, nos deux héroïnes, a pris du temps à se concrétiser. Leur jeu du "chat et de la souris" m'a paru parfois longuet. 

C'est une fois cent pages passées que j'ai commencé à réellement entrer dans l'histoire. 
J'ai pu m'attacher à la romance naissance entre Kiena et Ava, même si  l'idée "d'amour impossible" a souvent tendance à m'agacer. 

Finalement, je me suis laissée embarquée dans les aventures des deux jeunes femmes. J'ai beaucoup aimé leur caractère très différent et pourtant si proche. 
Zoé Reed nous présence deux femmes avec leurs défauts, leurs peurs et leurs forces, deux personnages comme je les apprécie. 

Avaronna n'est pas une princesse comme le sens commun pourrait l'imaginer. Et Kiena, malgré ses allures de chasseuse sait laisser place à ses fragilités. 
Leur histoire d'amour va à l'encontre des préjugés et donne également une image de la femme appréciable de manière générale, à mon sens. Et ça, c'est un point fort inestimable pour une lecture. 

J'ai également beaucoup aimé la place de Brande le cheval de Kiena et d'Albus son chien. Ils sont de vrais personnages et sont décrits comme les "compagnons" et les "amis" des deux jeunes femmes.  Le lecteur ne voyage pas avec deux personnages mais quatre. C'est un fait que je trouve important.

Au sang de nos liens est une lecture très sympathique même si la forme de l'histoire reste de la fantasy assez "basique". C'est la relation entre Kiena et Avaronna qui est le plus important dans ce livre. J'ai beaucoup aimé leurs évolutions. 

La fin de ce premier tome est douloureuse, elle nous laisse sans mots... évidemment je lirai la suite avec plaisir, en espérant que le second tome sorte en format papier ! 

22 oct. 2017

"Ça", Stephen King


Editions LIVRE DE POCHE (2017)

VO : It (1986)

Genre : Aventure, Horreur

Selon nous : A partir de 14 ans

Résumé :

"Enfants, dans leur petite ville de Derry, Ben, Eddie, Richie et la petite bande du « Club des ratés », comme ils se désignaient, ont été confrontés à l’horreur absolue : ça, cette chose épouvantable, tapie dans les égouts et capable de déchiqueter vif un garçonnet de six ans…
Vingt-sept ans plus tard, l’appel de l’un d’entre eux les réunit sur les lieux de leur enfance. Car l’horreur, de nouveau, se déchaîne, comme si elle devait de façon cyclique et régulière frapper la petite cité.
Entre le passé et le présent, l’enfance et l’âge adulte, l’oubli des terreurs et leur insoutenable retour, l’auteur de Sac d’os nous convie à un fascinant voyage vers le Mal, avec une de ses œuvres les plus amples et les plus fortes."







MON AVIS : 

Amandine : ★★★★★

Je n'ai jamais voulu lire ce livre, par crainte. Mais, je suis allée voir le film paru récemment. Et... J'ai adoré ! Pendant plusieurs jours, je pensais aux aventures des membres du Club des ratés, je pensais à Ça... J'avais envie d'en savoir plus, de faire davantage leur connaissance. Alors j'ai décidé de me plonger dans l'ouvrage de Stephen King. Suite à la sortie du film, le livre a été réédité et ça tombait bien, je suis tombée amoureuse de la couverture ! (La couverture d'un livre est très importante dans mes choix de lecture !)

J'ai rapidement commencé ma lecture, et en même temps, a débuté ma fascination pour Ça.

Le livre est découpé en plusieurs parties, elles-mêmes entrecoupées de petits chapitres, ce qui rend la lecture assez dynamique. Il y a deux parties principales : les souvenirs et l'existence actuelle des personnages.

La vie des membres du Club des ratés m'a très vite captivé. Le fait d'avoir vu le film avant la lecture ne m'a pas dérangé, contrairement à ce que je craignais. J'ai pu faire certains liens entre les histoires et les personnages. 

La "première partie" est celle que j'ai préférée. Elle raconte chaque souvenir des membres du Club des ratés. Nous faisons leur connaissance lorsqu'ils étaient enfants et comment ils ont rencontré Ça, chacun leur tour.

L'ambiance générale du livre nous apparaît instantanément. On ressent vite un sentiment de malaise et d'angoisse. Les vies de Stanley, de Ben, de Bill, d'Eddie, de Richie et de Beverly ne sont pas banales, elles sont marquées par leur passé, par leurs rencontres avec Grippe-Sou le Clown Dansant. Certains personnages sont plus touchés que d'autres... Je pense notamment à Beverly. Les passages qui décrivent sa vie d'adulte m'ont presque donné la nausée. Ils font d'ailleurs partie des lignes les plus dures à lire, à mon sens. 

Grippe-Sou fait son apparition assez tardivement, vers la moitié du livre. J'aurais aimé le voir plus souvent. Néanmoins, je ne pense pas que Grippe-Sou soit réellement LE monstre. La ville de Derry est une ville polluée par le mal-être, le dédain et son atmosphère lugubre. Ça est-il responsable ? Ou bien est-ce le cœur pourri de la ville qui a attiré Ça ..?
Grippe-Sou prend la forme de nos peurs de les plus profondes, n'est-il donc pas finalement, un simple reflet de nous-même ? 

Le ton général du livre n'est pas la peur, encore moins la terreur. Mais c'est un livre étrange. Des choses banales deviennent dérangeantes. Même la relation entre les membres du Club des ratés, enfants, m'a questionné.  Beverly est décrite comme une jeune fille séduisante, presque sensuelle. Les garçons du groupe sont irrémédiablement attirés par elle, et leurs pensées peuvent être déplacées, voire sexuelles et érotiques. En prenant du recul, j'ai trouvé cet élément pervers, surtout venant d'enfants de 11 ans.
Beverly est au centre des aspects même de la perversion. Je pense notamment à la relation que son père lui impose. Stephen King cherche-t-il à faire passer un message ? A dénoncer quelque chose à travers la vie de Beverly ?  
Pour moi, ce n'est pas Grippe-Sou qui crée le malaise pour le lecteur mais bien la ville et ses habitants. 

Toutefois, le Club des ratés est un groupe soudés et solides. Certains passages du livre sont drôles lorsque le groupe des enfants est réunis. Je n'ai pas résisté au charme de Richie et de ses imitations. 

Enfin, la "deuxième" partie développe leurs vies d'adultes accomplies, vingt-sept ans plus tard. Les membres du groupe se retrouvent et font un premier pas vers leurs souvenirs d'enfants. J'ai été presque émue de découvrir la ville de Derry vieillie et abîmée. Je me suis rendue compte que Derry est présentée comme un personnage à part entière. 

Ça est un livre compliqué. Il faut voir au-delà du livre d'horreur ou d'aventure. C'est presque un livre philosophique mais je ne saurais pas l'expliquer... Je pense qu'il y a énormément de choses cachées entre les lignes de cette histoire. 
Lisez ce livre sans craintes, il ne fait pas peur. Il intrigue, il gêne. 

La toute fin du livre nous donne un aperçu de l'ambiance du second tome. Je suis pressée de le lire. Et je pense sincèrement que le Club des ratés va me manquer, en attendant. Je me suis beaucoup attachée à cette lecture, sans savoir pourquoi. 




17 sept. 2017

"Joyland", Stephen King


Chez  ALBIN MICHEL (2014)

Genre : Fantastique, Mystère

Selon nous : A partir de 14 ans

Résumé : " Les clowns vous ont toujours fait un peu peur? L’atmosphère des fêtes foraines vous angoisse? Alors, un petit conseil: ne vous aventurez pas sur une grande roue un soir d’orage."









MON AVIS

Amandine : ★★★★☆

La première chose que j’ai envie d’aborder concernant Joyland, c’est son résumé (en tout cas celui de l’Edition Albin Michel) : il n’est absolument pas révélateur de l’histoire. Je vais en rassurer certains et en démotiver d’autres mais dans ce livre, pas de clowns tueurs d’enfants à dents pointues, pas de marée de sang… Le résumé fausse énormément les premières attentes. Cela ne m’a pas dérangé car je n’avais pas envie d’une lecture du genre épouvante ou horreur mais je pense que certains lecteurs ont pu être déçus…

Le début de l’histoire est assez long, nous sommes dans la peau de Devin Jones et nous faisons doucement connaissance avec lui. Le fait que ce soit rédigé à la première personne et le mystère palpable m’a beaucoup fait penser à La Ligne Verte (chef-d’œuvre).

J’ai adoré l’atmosphère du livre : celle d’un parc d’attraction dans les années 70. Encore une fois, aucune étrangeté à la Freak Show comme je pouvais m’y attendre mais un parc comme nous pourrions en connaître aujourd’hui. Néanmoins, King nous présente l’univers forain avec ses subtilités et ses secrets.

Les personnages nous apparaissent facilement, je n’ai eu aucun mal à me plonger dans Joyland, avec eux.
Le suspense est palpable ; il va se passer quelque chose, mais quoi et quand ?

La fin est une grande surprise. Je m’attendais à une chute incroyable et finalement non. J’ai été étonnée qu’elle soit presque aussi prévisible. Il m’a manqué quelque chose lors des dernières pages. Mais cela ne m’a pas empêché d’adorer cet ouvrage, du début à la fin !

 Donc, n’ayez crainte : pas d’angoisses ou de grands frissons mais une très belle histoire, poétique et sensible, légèrement teintée de mystère. C’est un livre qui vaut le détour pour son écriture fluide et claire, son humour et son suspense. Je mentionnais La Ligne Verte précédemment et effectivement pour moi, c’est deux ouvrages se ressemblent beaucoup : King sait nous faire vibrer d’angoisse et d’horreur mais il sait également (et avec un incroyable talent) nous émouvoir, nous toucher avec une belle sensibilité.

Joyland est un beau livre, n’hésitez pas à plonger dedans !